Village d'Arguël

L'église et la cure

L'église, sous le vocable de saint Jean-Baptiste, est situé à l'extrémité du village. Sa longueur intérieure est d'environ dix mètres et sa largeur de six mètres cinquante. Le jour entre par six fenêtres fort petites ; sept statuettes et une toile peinte représentant la décollation du patron ornent l'intérieur de cette église. Le clocher, peu élevé, contient une clochette bénite en 1698.

 

La cure était à la présentation du personnat de Liomer. Le revenu était de 300 livres ; il s'éleva à 350 et même à 486 livres, ainsi qu'on le voit par la déclaration faîte par le curé le 7 juin 1728.

 

L'abbaye de Saint-Pierre de Selincourt avait une branche de dîme sur le terroir d'Arguel produisant 60 livres ; aussi l'abbaye devait-elle contribuer pour la moitié dans les réparations du choeur de l'église d'Arguel. (M. Darsy)

 

Les registres de l'état civil de cette commune ne remontent qu'à 1768, car les registres antérieurs à cette date avaient été "enlevés par la justice royale d'Oisemont", ainsi qu'on le constate dans l'acte de décès de messire Alexandre Mercier, curé d'Arguel, qui fut inscrit sur ceux du Quesne ; ce n'est qu'à l'aide des registres d'Arguel postérieurs à 1768 et de ceux des villages voisins que l'on peut donner la liste suivante des curés : 1. Boinet N., 16252. Hodencq Josse, 16423. De Gueschart Charles, 16714. Langlois Henri, 16805. Lefebvre N., 17076. Mercier Alexandre, 1723 à 1768, décédé le 29 mai 1768 à l'âge de quatre-vingt ans ; inhumé le lendemain dans le choeur de l'église. A sa mort, les scellés furent apposés à la maison presbytérale ; il s'y trouvait cinquante et un cahiers contenant les actes de baptêmes, de mariages et de décés ; ils furent confiés provisoirement au greffier du bailliage d'Arguel, parce qu'il ne se trouvait dans l'église de ce village ni coffre, ni lieu fermé où ils eussent pu être mis en sûreté. - 7. Poultier N., 1768 à 17818. Diftot N., 1781 à 1792.

 

Depuis la Révolution, Arguel n'a plus eu de curé ; cette paroisse est actuellement (1887) desservie par le curé de Villers-Campsart.

 

 

Le château

Tout à fait en face du Quesne, au sommet d'une colline appelée larris, se voit un monticule fort élevé où la main de l'homme a eu sans aucun doute plus de part que la nature : c'était là que s'élevait jadis le château-fort d'Arguel, dont il ne reste plus qu'un pan de mur en silex reliés entre eux par un ciment d'une extrême solidité.

 

M. de Belleval fait de ce château une description exacte que nous lui emprunterons : "On remarque, dit-il, sur une sorte de promontoire qui domine la vallée de Liomer les ruines du château d'Arguel : l'emplacement de ce château en atteste l'importance. Il était composé d'un donjon, dont il reste encore un pan de murailles, de l'effet le plus pittoresque, assis au sommet d'un mamelon entouré d'un large fossé ; ce donjon était relié par un pont-levis à une première enceinte carrée, entourée d'un fossé et communiquant elle-même par un autre pont-levis à une seconde enceinte carrée. Ces différentes dispositions sont encore très nettement accusées par les mouvements de terrain et les fossés : sur le donjon on a planté un calvaire et dessiné un chemin de croix : cela est regrettable à tous égards, à notre point de vue du moins ; il n'eut pas manqué dans la commune d'Arguel et au sommet des collines voisines d'emplacement convenable ; à chaque chose sa destination, et nous n'aimons pas à voir changer l'aspect primitif des lieux, surtout lorsque, comme ici, il s'y rattache des souvenirs historiques. Les deux enceintes sont converties en herbages, et leur conservation est ainsi assurée". (Les fiefs et les seigneuries du Ponthieu et du Vimeu).

Dès l'époque mérovingienne et jusqu'au XIème siècle, Arguël fut directement rattaché à la couronne de France. C'est probablement lors de cette période que le prestige de ce territoire se matérialisa par la construction successive de deux châteaux forts. Construit à l'emplacement de l'ancien camp romain, le premier château d'Arguël ne pouvait être attaqué que de trois côtés à la fois. Le quatrième, qui faisait face à la vallée du Liger, constituait une défense naturelle contre les envahisseurs.


 

Bâti comme l'aire d'un aigle au sommet de la montagne, le château d'Arguel, vu de la vallée, avait un aspect imposant et devait paraître d'un abord inaccessible ; cependant cette forteresse, que l'on aurait cru inexpugnable, fut prise plusieurs fois au moyen-âge.


                                                                            

 

 
 



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