Village d'Arguël

Argas en 751 ; Arguel en 1164 ; Arguellum en 1208 ; Arguelium en 1212

Situé sur les hauteurs d'un mont, sur la rive droite du Liger, vis-à-vis du plateau de Beaucamps et de la vallée du Vaudier, entouré par une immense forêt, le territoire d'Arguël a pris dès son origine une place stratégique importante.

Ce lieux était déjà habité avant que César n'envahisse la région de Samarobriva (Amiens) en 58 avant J.C. Ensuite, ce sont les légions romaines qui utilisèrent ce mont comme poste d'observation pour surveiller la vallée du Liger.


Au XIIème siècle, le territoire d'Arguël fut rattaché à la sénéchaussée du Ponthieu, dont les comtes eux-mêmes étaient de sang royal. Ce rattachement fut l'objet de l'acte de Philippe-Auguste, qui, le 20 août 1195, donna la terre d'Arguël et ses dépendances à sa soeur Alix de France, qui épousa Guillaume III, comte de Ponthieu.

En 1202, Guillaume III accorda au territoire d'Arguël une charte de constitution et de liberté. La charte d'Arguël a permis à la commune de s'organiser et d'avoir à sa tête un "maïeur" et plusieurs échevins, librement élus par les bourgeois de la ville. Elle a également permis aux habitants de la commune d'acquérir des droits d'usage sur le bois d'Arguël, moyennant une redevance annuelle de quatre mesures d'avoine pour chaque maison d'Arguël. Pour en bénéficier,il suffisait d'habiter sur le territoire de la commune, durant une période d'un an et un jour à partir de la veille de Noël.
L'église d'Arguël
La commune possédait des armes. Ces dernières représentaient "un cerf courant le jour comme la nuit dans l'immense forêt d'Arguël, qui était très giboyeuse au Moyen-Age".

 

Arguël joua un certain rôle au moyen âge, ainsi qu'on peut juger par les rares épaves qui sont parvenues jusqu'à nous ; il était le siège d'un bailliage, et les mouvances de sa châtellenie étaient considérables.

 

A s'en rapporter à l'opinion de quelques étymologistes, le nom d'Arguel serait d'origine celtique, ce qui paraît vraisemblable ; d'autres voudraient voir par l'appellation de ce lieu l'établissement d'une tour dont le guet, aux yeux d'Argus, surveillait au loin les environs ; d'autres feraient venir son nom d'Argutus locus, parce que le château était situé sur une éminence en pain de sucre. Nous donnons toutes ces hypothèses pour ce qu'elles valent ; les étymologistes se perdent trop souvent en conjectures pour que nous nous arrêtions longtemps sur ce point. Néanmoins il est de fait qu'une tradition locale, bien abâtardie sans doute – mais l'histoire repose souvent sur des traditions – qu'Arguel fut autrefois le centre d'une importante cité celtique. On peut opposer à cette prétention l'existence certaine, à une date assez ancienne, de plusieurs localités encore debout aujourd'hui et situées à peu de distance d'Arguel, ce qui serait presque une preuve de l'exagération des récits légendaires dont l'imagination populaire paraîtrait avoir seule fait tous les frais. La vérité est qu'avant la guerre de Cent ans, Arguel était une petite ville dont la population et l'étendue ne devaient pas dépasser les proportions d'Aumale de nos jours (1887)...
 

Sa population, qui ne faisait que s'accroître depuis le commencement de ce siècle, s'est trouvée diminuée comme on peut en juger par les chiffres suivants : en 1806, on comptait 74 habitants ; en 1827, 94 ; en 1837, 96 ; en 1876, 120 ; en 1881, 95 et en 1886, 93.

 

Le nombre des feux n'était que de 16 en 1714 ; il s'y trouve aujourd'hui (1887) 30 maisons, occupées par 34 ménages.

 

La superficie territoriale est de 254 hectares dont 216 en culture. 81 habitants sont attachés à l'agriculture et 7 à l'industrie. Le rendement des pommes à cidre est d'environ cent hectolitres.

 

La distance de ce village d'Hornoy, son chef-lieu de canton, est de huit kilomètres ; celle d'Amiens est de quarante kilomètres.

 

Description en 1763 : "Arguel, dont le roi est le principal seigneur ; le sieur Ternisien d'Ouville y a un fief et y demeure. 21 feux. Il n'y a ni ferme ni hameau qui en dépende. Arguel est situé sur le haut de la côte au bas de laquelle est la vallée de Liomer. Le terroir, partie en plaine, partie en côte ; la nature des terres est différente suivant leur situation ; productions ordinaires du pays. Tout Arguel est de l'élection de Ponthieu ; n'a d'autre route qui l'avoisine que le chemin d'Abbeville à Aumale qui passe à peu de distance de ce lieu. Point de laboureurs, les habitants sont tous journaliers. Il n'y a point de moulin. Les habitants ont un droit d'usage dans le bois qui consiste dans la délivrance de vingt-cinq verges de bois de basse futaie par an pour chaque ménage. Ni revenus, ni foire, ni marché. Le pied de taille est de 100 livres. 63 journaux de bois sur ce terroir".

 

L'église et le Château...

 
 



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